Jura

À vélo, le long des pistes cyclables de Franche-Comté, par Besançon, Dôle, Lons-Le-Saunier et Champagnole

« Promenade dans le Doubs-Jura à vélo

Cela faisait longtemps que l’envie d’une arrivée à vélo sur les quais de Dôle me taraudait mais l’opportunité ne s’était pas encore présentée. Ainsi lorsqu’il a été question de ce circuit Besançon-Dôle – Lons-le-Saunier – Champagnol sur un long week-end de mai j’ai surveillé la météo en espérant qu’elle nous serait favorable sur 3 jours, ce qui a été le cas. 3 jours donc pour un programme dense si l’on veut profiter des nombreux atouts patrimoniaux que nous offre la région.

Le départ depuis le quartier St Claude nous permet d’avoir une vue d’ensemble sur la capitale comtoise : en contrebas le méandre du Doubs au creux duquel l’on peut reconnaitre les toits pentus de certains monuments, la citadelle de Vauban (patrimoine mondial de l’UNESCO) qui culmine à 491m, construite sur un anticlinal,  domine la ville et tout autour un ensemble de 7 collines qui nous rappelle que le massif Jurassien n’est pas loin… ou plutôt qu’il est déjà là. La descente en ce jour férié est agréable et nous déambulons aisément dans la rue Battant , la place du » temps » , puis dans la grande rue qui nous mène au magnifique Palais Granvelle du XVIe  (qui renferme le musée du Temps, Besançon étant considérée comme la capitale française de l’horlogerie), puis à la maison natale de Victor Hugo et à la Porte Noire (arc de triomphe Gallo-Romain IIe siècle). Après une petite pause au très romantique square Castan (mélange de vestiges archéologiques et de jardin anglais) nous enfourchons à nouveau nos vélos pour gravir la petite pente raide qui nous amène jusqu’à la cathédrale (et sa magnifique horloge astronomique -classée monument historique-que nous ne pourrons pas voir cette fois ci malheureusement) avant de redescendre vers la porte Rivotte qui marque le début de la route pour Pontarlier… destination tentante également.

Photo 1 : Le square Castan à Besançon

On reprend les bords du Doubs pour longer ensuite les magnifiques quais Vauban en pierre de Chailluz  soit un calcaire du Bajocien (171,6-167,7 Ma) bigarré beige-ocre et bleuté, puis poursuivre vers le bel hôpital Saint Jacques et prendre la direction de Beure.

Photo 2 : Au bord du Doubs, la citadelle à gauche.
Photo 3 : Le long du Doubs

Nous longeons le Doubs, large et calme  avec d’un côté la rivière et de l’autre des flancs de collines qui donnent un aspect encaissé à la piste cyclable de belle qualité.  Un air romanesque nous accompagne les premiers Km avec les odeurs d’acacia et de lilas, la vue sur des tours anciennes vers Montferrand le Château, des barques de pêcheurs paisibles ou encore la chapelle de Notre Dame du Mont. L’arrêt au tunnel de la Thoraise nous a donné l’occasion d’admirer l’ouvrage puis de nous rappeler la réalité de la vie puisque nous avons assisté à l’agonie d’une grenouille, attrapée en plein chant nuptial par une couleuvre.

Le parcours devient de moins en moins fréquenté et reste très roulant (si on fait abstraction de mon dérailleur défectueux) jusqu’à l’arrivée. Le village  de Rochefort sur Nénon est particulièrement joli avec sa rangée de maisons étroites (dont certaines semblent en partie troglodytes) encaissées entre la falaise et le Doubs. Dans la cour en longueur d’une d’entre elles, une grande table est dressée à l’occasion d’une fête ce qui renforce l’image bucolique du cadre. À proximité de Dôle la piste cyclable prend des airs du canal du midi avec ses grands platanes qui bordent la rivière. Nous longeons les quais jusqu’au port pour pouvoir jouir du panorama sur la collégiale en hauteur avec les bateaux en premier plan. La promenade, pied à terre étant donné les nombreux badauds, dans la « Petite Venise » à quelque chose de dépaysant dans cet environnement du Nord-Est. La ville nous surprend également par son dynamisme : des bandes d’étudiants (pour une ville de moins de 24000 habitants) et surtout des bars animés nous permettent de passer une bonne fin de soirée en dégustant du bon crémant du Jura… pour être rapidement dégrisés du fait du déraillement de ma chaine dans la montée de la Grande Rue pour rentrer dormir dans le quartier de la gare.

Photo 4 : Après Audelange, dans la direction de Dôle
Photo 5 : En arrivant dans la belle ville de Dole, sur l’EV6.

La visite de cette belle ville avec la Collégiale Notre Dame du XVIe, l’Hôtel Dieu du XVI et XVIIe, ses ruelles de maisons Renaissance aux fenêtres à meneau, la place du marché aux fleurs ou encore le musée Pasteur nous charment autant que le poulet à la sauce comté dégusté avec un verre de chardonnay jurassien sur une terrasse au soleil.

Les 42 Km à parcourir pour atteindre Sellières nous offrent un paysage plus de plaine avec des hétraies peuplées d’oiseaux qui  bercent par leur chant notre voyage.

Photo 6 : Le Doubs que nous traversons après Tavaux, sur la Voie de la Bresse Jurassienne qui permet de relier les deux principales villes jurassiennes de Lons-le-Saunier et de Dole.

Nous quittons la piste cyclable à Chaumergy sur la dernière dizaine de Km, traversant des petits hameaux où des enfants curieux nous interpellent. L’accueil chaleureux de nos amis à Sellières prolonge cette bonne journée, et l’excellent repas typique (croûtes aux morilles au vin jaune, miam !!!) bien arrosé précédé de Mac Vin nous rappelle que la gastronomie locale est un délice.

Le départ est un peu tardif le lendemain mais la piste en partie à l’ombre nous amène rapidement à Lons-le-Saunier où l’emblème de la Vache Qui Rit sur la tour de l’usine nous accueille avec son plus beau sourire. Après avoir traversé la belle rue du Commerce bordée d’arcades nous visitons le musée très ludique réservé à l’épopée de l’entreprise Bel. 

Photo 7 : À Lons Le Saunier…

La dernière portion de notre voyage nous réserve d’autres surprises : en plus des forêts qui nous inondent de parfum de fleurs d’acacia, nous découvrons un nouveau type de relief puisque nous devons monter sur le premier plateau du Jura ( un peu plus de 250 mètres de dénivellation). La montée se fait progressivement (mis à part quelques raidillons) puisque nous empruntons une ancienne voie ferrée jalonnée de tunnels dont l’un fait plus de 700m. Nous profitons tranquillement des paysages jusqu’au lac de Châlin où nous pensions n’être plus qu’à 10 km de Champagnole, lorsqu’un panneau nous informe qu’il en reste 21 ! Un transfert se sacoches pour gagner du temps nous permet d’accélérer la cadence et d’arriver à temps à la gare de Champagnole que nous avons eu le temps tout de même de sillonner.

Photo 8 : En remontant après Lons Le Saunier, la voie PLM est une voie verte crée par la réutilisation d’une voie ferrée réalisée par la compagnie PLM pour faire franchir les parois de la reculée de Revigny et atteindre le plateau du Jura.
Photo 9: Dans les tunnels de la voie PLM.

Les trains Champagnole-Andarlot puis Andarlot-Dôle et enfin Dôle-Besançon nous ont ramené au point de départ où un bon repas encore (saucisses de Morteau) nous à permis de clore la boucle en beauté. » C. (week-end du 1er mai)

Photo 10 : À l’approche de Monnet la ville.

Notre itinéraire sur le site de l’AF3v.

Laisser un commentaire